Centrale solaire Thémis

42°30′5″N 1°58′27″E / 42.50139, 1.97417

La centrale solaire Thémis (centrale solaire à Tour ; 2, 5 MW), inaugurée par EDF en 1983, est localisée à Targasonne dans les Pyrénées-Orientales, près de Font-Romeu-Odeillo-Via et du fameux Four solaire d'Odeillo. Elle a produit de l'électricité jusqu'au 30 septembre 1986 où elle fut arrêtée faute de rentabilité. Quelques années plus tard, ce sont des astrophysiciens qui occupèrent les lieux pour des recherches scientifiques. Ils partiront en 2004, et le site sera une nouvelle fois abandonné.

Par la suite, on envisagea la démolition du site, mais peu de temps après, en janvier 2005, un nouveau projet vit le jour et le Conseil général des Pyrénées-Orientales décida de réhabiliter la centrale solaire pour produire de l'électricité, poursuivre des recherches et instaurer un espace touristique.

L'emplacement

Thémis a été implantée stratégiquement en Cerdagne, pour ses conditions météorologiques qui y sont particulièrement favorables. Elle a près de 2400 heures de soleil par an, un vent particulièrement faible limitant les temps de non-fonctionnement, et une altitude facilitant la réception du rayonnement solaire direct. Le terrain choisi pour la centrale est entre 6° et 18° de pente, l'idéal pour une centrale à tour^[1].

L'histoire

Dans les années soixante-dix, après le choc pétrolier, l'Etat français tente de trouver de nouvelles énergies pour la production d'électricité en masse. Le gouvernement choisit d'utiliser le solaire. Le CNRS et l'EDF vont concevoir et construire la centrale solaire de Thémis. Après le démarrage de la centrale en 1983, de nombreuses interruptions auront lieu, et de nombreuses erreurs des scientifiques vont se générer avec l'absence de moyens informatiques. Le coût trop élevé des réparations, une production faible et un pétrole à nouveau à prix raisonnable conduiront à l'arrêt du financement de la centrale par EDF en septembre 1986. Des astrophysiciens prennent alors le relais et installent, à la place des héliostats, des détecteurs de rayons cosmiques. Il y eu ensuite le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et le Conseil européen pour la recherche nucléaire (Cern), qui travaillait sur les rayons gamma et les trous noirs. Leurs travaux dureront jusqu'en 2004. Cette fois, le site est bel et bien abandonné. Et le Conseil Général des Pyrénées-Orientales, propriétaire du terrain, souhaite le détruire. Mais depuis 2004, le pétrole n'a jamais cessé d'augmenter, et les énergies renouvelables redeviennent une priorité. Thémis débute alors sa troisième existence. Outre le tourisme, la centrale est désormais divisée en deux projets. La moitié des héliostats a été convertie en panneaux photovoltaïques, en vue de produire de l'électricité vendue à l'EDF et injectée sur le réseau pour financer le coût des projets. L'autre moitié des héliostats est consacrée au projet de recherche «Pégase» (Production d'électricité par turbine à gaz et énergie solaire) du CNRS qui a débuté au cours de l'hiver 2007, dirigé par le laboratoire Promes (Procédés, matériaux et énergie solaire) à Odeillo qui y mènera des travaux sur le solaire concentré. Pour mettre en marche ce dispositif, les héliostats ont été en premier lieu remis en état et les panneaux photovoltaïques mis en fonction. Par la suite, le récepteur final sera installé, aux alentours de 2009-2010. Le budget soutenu se monte à à peu près 6 millions d'euros, sur une durée de sept ans. ^[2] Au total, six projets de recherche et développement ont été choisies dont un de 12 MW par l'opérateur Poweo ^[3]. Selon la préfet de région, Cyrille Schott, «Thémis doit devenir un site majeur en Europe pour la recherche et la production dans le domaine de l'énergie solaire» ^[3].

Le fonctionnement

L'installation se compose de 201 héliostats (miroirs géants orientés vers le soleil) qui concentrent les rayons du soleil vers une tour où circule un fluide caloporteur (des sels fondus). Chauffé par les rayons, ce dernier transfère son énergie à un circuit d'eau. La vapeur alors produite actionne une turbine, comme dans une centrale thermique. Le futur récepteur solaire positionné sur la tour aux environs de 2010 et qui recevra les rayons réfléchis par les miroirs devrait monter à 1 000 °C, contre 500 °C jusque là. Parmi les nombreux problèmes à résoudre figurent le transfert à particulièrement haute température entre la paroi du récepteur et l'air comprimé, et la conception du récepteur solaire.

Notes et références

Voir aussi

• Conseil général des Pyrénées-Orientales
• Four solaire d'Odeillo

Liens externes

• La seconde vie de la centrale solaire Thémis - Site web du Figaro, par Caroline de Mallet, 4 juin 2007
• Reportage au 20h de TF1 - Vidéo d'un reportage sur Thémis
• Projet Pégase - Site web sur le Projet Pégase
• Conseil Général des Pyrénées-Orientales

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