Barrage Hoover

Le barrage Hoover est un barrage voûte/poids sur le fleuve Colorado aux États-Unis, près de Boulder City, à la frontière entre l'Arizona et le Nevada.



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  • L'eau qui coulait de la rivière Colorado était remplie de sédiment, .... À sa base, le barrage Hoover est aussi large que deux terrains de football mesuré... (source : fr.ritchiewiki)
  • Un barrage est un ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau et ... Le lac Mead, soutenu par le barrage Hoover, fait partie des plus grands lacs... (source : fr.encarta.msn)
  • Situé à la frontière de l'Arizona et du Nevada, le barrage Hoover est un... La retenue d'eau que fit naître le barrage couvre sur à peu près 150 kilomètres.... (source : linternaute)
Barrage Hoover
Localisation
Pays États-Unis États-Unis
Cours d'eau Colorado
Objectifs et impact
Vocation Irrigation et énergie
Date de mise en service 1935
Surface irriguée 425 000
Structure
Type voute
Hauteur du barrage
(lit rivière)
201 m
Réservoir
Altitude du réservoir  ?
Volume du réservoir 45 000 Mm3
Surface du réservoir 63 900 ha
Centrale hydroélectrique
Barrage - hydrologie

Le barrage Hoover (en anglais the Hoover Dam) est un barrage voûte/poids sur le fleuve Colorado aux États-Unis, près de Boulder City, à la frontière entre l'Arizona et le Nevada. La construction commença en 1931 et fut achevée en 1935. Le projet, pris en charge par Frank Crowe, nécessita le travail de plusieurs milliers d'ouvriers dans des conditions complexes. Il permit de valoriser de nouvelles terres agricoles et de développer l'industrie dans cette région désertique du Sud-Ouest américain.

Des ressources alors inexploitées
Localisation du barrage aux États-Unis

La rivière Colorado avait tendance à inonder périodiquement ses berges lors de la fonte des neiges des montagnes Rocheuses. Non seulement ces inondations mettaient régulièrement en danger les exploitations agricoles en aval, mais représentaient en particulier un énorme gâchis, dans une région aride (le désert de Mojave) où l'eau est une ressource principale. Ainsi, la construction d'un barrage rendait envisageable l'expansion des zones irrigables et le perfectionnement de l'approvisionnement en eau des villes du sud de la Californie surtout (cette distribution a d'ailleurs fait l'objet d'âpres discussions entre les États riverains). La centrale produirait de l'électricité pour la ville de Las Vegas, où les jeux d'argent avaient été légalisés à partir de 1931 et dont le développement devint rapidement spectaculaire. Enfin, le débit du fleuve serait régularisé.

Les enjeux politiques

Une commission fut constituée en 1922, composée d'un représentant de chaque État riverain du bassin du Colorado et du gouvernement fédéral. Pour le gouvernement fédéral, il s'agissait d'Herbert Hoover, secrétaire au Commerce sous la présidence Harding et qui donnera son nom au barrage. Le 24 novembre 1922, 11 mois après le début des négociations, un accord est enfin trouvé sur la répartition de l'eau entre les différents États : le Colorado River Compact. Après de multiples soumissions pour vote au Congrès, c'est en décembre 1928 que se précise l'avenir du projet : le 21, le président Calvin Coolidge approuve la construction. Les plans originaux prévoyaient la construction dans le Boulder Canyon, mais c'est finalement dans le Black Canyon qu'aura lieu ce chantier gigantesque.

C'est l'ingénieur Franck Crowe qui choisit le site ; il n'en était pas à son coup d'essai : il savait que la roche volcanique, dense et résistante, mais aussi l'absence de ligne de faille étaient des atouts pour cet lieu. Ce dernier étant désertique, il faut construire une route pour acheminer les millions de tonnes de matériel. La main d'œuvre arrive dans des bus particulièrement fabriqués et qui emportent 160 personnes chacun. Il faut aussi apporter l'électricité : c'est chose faite dès le mois de juin 1931. Les ouvriers pourront par conséquent travailler jour et nuit.

Aujourd'hui, le barrage est une cible des terroristes. En effet, Al Qaïda a menacé de faire exploser cet ouvrage. Un pont est en cours de construction pour dévier le trafic.

Un symbole du New Deal

En pleine Grande Dépression, la construction du Hoover Dam est un élément symbolique. Le barrage permit à des milliers de personnes d'avoir un salaire pendant plusieurs années, tandis qu'il inaugurait le développement de toute une région grâce à la production d'électricité ainsi qu'aux possibilités d'irrigation et d'approvisionnement en eau qui s'ouvraient. Il était financé par le gouvernement fédéral qui s'engageait d'autre part dans une politique de grands travaux pour relancer l'emploi. Le contrat de construction fut remporté par la Six Companies, Inc. , une entreprise commune établie dans l'ouest américain.

Défi technologique

Le barrage, vers l'amont

Le gouvernement américain accorda le contrat de construction. Mais il exigeait que le barrage soit terminé en moins de cinq ans. C'est pourquoi Franck Crowe était fréquemment sur le terrain pour motiver les ouvriers, quelquefois à l'excès. Trois mille postes furent à pourvoir.

La forme du barrage est celle d'une arche de gravité (barrage voûte)  : un mur de béton flexible retient la masse d'eau, tandis que les forces de la poussée sont dirigées vers les parois du canyon.

Le premier bloc de béton est coulé en juin 1933. Aucune structure construite par le passé n'atteignait alors la taille du Boulder Canyon Dam, et bon nombre de techniques requises pour la construction étaient inédites.

Pour procéder à l'érection du barrage, la déviation du cours de la rivière fut en premier lieu indispensable. De chaque côté de la rive, quatre tunnels de dérivation furent creusés en six mois à travers le "Black Canyon ". Ces galeries permettaient l'évacuation des eaux fluviales pour laisser place à un site sec, au milieu du canyon. Cette tâche titanesque avait commencé en mai 1931 et devait être terminée avant la crue du fleuve, au printemps suivant. Les tunnels mesuraient entre 17 et 20 mètres de diamètre. Ils étaient agrandis grâce à des camions jumbo-perceur : 50 travailleurs pouvaient alors creuser 15 mètres en une journée. En même temps, des hommes œuvraient à rendre lisse les parois du canyon au moyen des marteaux-piqueurs, de la dynamite et de la barre à mine : les chutes étaient assez habituelles et mortelles.

Le barrage Hoover

L'étape suivante consistait à construire deux barrages temporaires en amont et en aval ; cet espace devait servir à l'édification de l'ouvrage. À partir de juin 1933, les usines crachent des milliers de tonnes de béton. Pour pallier les difficultés d'accès au chantier, un dispositif de transport par câbles transporteurs aériens permettait d'acheminer le béton entre l'usine et le site.

Une autre difficulté inhérente à des infrastructures en béton massive est la durée de refroidissement et de solidification. Celle-ci ne doit pas être trop rapide si on veut éviter la surchauffe et les fissures. En effet, compte tenu de le volume de ce matériau utilisé, il eût fallu attendre plus de cent ans si aucun mécanisme accélérateur n'avait été employé. La structure fut pensée pour favoriser la dissipation de chaleur : au lieu de créer un barrage d'un seul bloc, on opta pour une structure en colonnes trapézoïdales imbriquées. Une usine de réfrigération d'une capacité de 1 000 tonnes/jour de liquide réfrigérant fut déployée sur place. Un réseau de tuyaux insérés dans l'édifice permettait de conduire le liquide auprès du béton. Le 7 janvier 1934, un million de tonnes de béton avait été coulées et 5 251 ouvriers travaillaient sur le chantier.

Le barrage fut finalement achevé en 1935 avec près de deux ans d'avance sur les prévisions au début du projet. On ferma les portes d'acier à l'entrée des quatre tunnels de dérivation et l'eau du Colorado s'accumula derrière le barrage, créant le lac Mead. Le président Roosevelt assista à la cérémonie d'inauguration le 30 septembre 1935. La production hydroélectrique put commencer en 1936 et crût progressivement grâce à l'adjonction de turbines supplémentaires jusqu'au début des années 1960, pour plafonner à 2 000 mégawatts.

Mais les normes de sécurité n'étant pas ce qu'elles sont actuellement, près de 112 hommes trouvèrent la mort au cours des quatre années de travaux.

Les conditions de travail
Le barrage, vers l'aval

À une époque où le chômage affecte 24 % de la population active américaine (1932) [1], l'ouverture du chantier fut vécue comme une opportunité d'avoir un travail et de gagner sa vie. Les salaires étaient peu élevés (entre 4 et 5, 60 par jour[2]) mais redonnaient espoir aux sans-emploi. À la suite du Dust Bowl, des milliers d'agriculteurs ruinés partent refaire leur vie vers l'Ouest .

Pour tenir les délais imposés par le gouvernement, les équipes doivent travailler jour et nuit. Les ouvriers font les trois huit et n'ont que trois jours fériés dans l'année[3]. La tâche la plus dangereuse (et la mieux rémunérée) était de lisser les parois du canyon ; mais la plus pénible était de creuser les tunnels de dérivation : les ouvriers travaillaient dans une chaleur suffocante et respiraient les gaz d'échappement des machines. Des brigades du froid étaient chargées d'emmener les victimes dans des couvertures remplies de glace. Mais ils décédaient fréquemment sur le chemin de Las Vegas. Pendant l'été 1931, on compte un mort l'ensemble des deux jours.

Un syndicaliste de l'IWW, Frank Andersen se fit embaucher et encouragea les hommes à faire grève. Les ouvriers réclament la ventilation dans les tunnels de dérivation, de l'eau potable et de meilleurs sanitaires dans leur campement. Face au refus du chef de chantier, 1 400 ouvriers entrent en grève le 8 août 1931. Le gouvernement ordonne qu'on renvoie les grévistes et la compagnie envoie des hommes pour débarrasser par la force le site. En quelques jours, la situation est maîtrisée. La fraîcheur de l'automne apaise les tensions et la construction de logements décents s'accélère à Boulder City. Au printemps 1932, la crue du fleuve envahit les tunnels de dérivation, sans faire de victime.

Mais des ouvriers portent plainte pour empoisonnement au monoxyde de carbone dans les tunnels de dérivation. Les responsables de la compagnie préféraient parler de pneumonie pour éviter de payer le dédommagement. Un ouvrier appelé Ed Kraus porta l'affaire devant la cour de justice du comté de Clark mais n'obtint pas gain de cause.

Le logement

La compagnie en charge du chantier avait planifié de construire une cité pouvant héberger des centaines d'ouvriers dans une région désertique. Mais elle ne fut pas prête à temps pour accueillir la main d'œuvre. Les travailleurs et leurs familles s'entassaient dans un campement précaire connu sous le nom de «Ragtown». Elle s'appelait officiellement «Williamsville», mais la population la surnommait plutôt Hell's Hole (le trou de l'enfer). En effet, les conditions de vie y étaient particulièrement complexes : dépourvu d'infrastructures communes, le campement n'offrait aucun confort. Pendant l'été, les températures torrides montaient au sein des baraques de bois. Construite au plus proche du chantier, Ragtown n'avait pas d'arbres et l'ombre était rare. Aucune eau fraîche, aucun sanitaire moderne, la dysenterie et la chaleur faisaient des victimes.

Boulder City fut achevée au début de 1932 et put accueillir les ouvriers dans de meilleures conditions d'hygiène et de confort : elle accueillait 658 familles. Les loyers étaient directement prélevés sur les salaires. Ragtown n'était plus qu'un mauvais souvenir. Elle fut engloutie par les eaux du lac Mead.

Chiffres clés[4]

Photographie aérienne du barrage.
  • Hauteur : 221, 4 mètres
  • Volume de retenue : 45 milliards de m3
  • Vitesse de l'eau aux turbines : 137 km/h
  • Puissance électrique : 2 080 mégawatts
  • Longueur de crête : 366 mètres
  • Largeur à la base : 201 mètres
  • Épaisseur à la base : 200 mètres
  • Épaisseur au sommet : 15 mètres
  • Volume de béton : 3.33 millions de m3
  • Coût : 49 millions USD 1935 (676 millions USD 2005)

Le barrage Hoover est si épais, que meme 70 ans après sa création, son œur en béton n'a pas toujours séché.

Conséquences écologiques

La construction du barrage créa une étendue d'eau artificielle, le lac Mead, qui couvre sur à peu près 150 kilomètres.

Tandis que le réservoir du barrage Hoover ne suffit plus à l'alimentation en eau des États voisins, le fleuve Colorado est presque asséché en aval. La diminution de l'apport en eau douce dans le golfe de Californie provoque une élévation du taux de salinité néfaste à la vie marine.

La hausse de la consommation d'eau, ajoutée au changement climatique, fait craindre l'assèchement du lac vers 2021[5].

Dans la fiction

Bandes dessinées
  • Dans L'Étrange Rendez-vous de la série Blake et Mortimer, le colonel Olrik, après s'être emparé d'un camion, menace de faire exploser le barrage avec une bombe nucléaire.
Films
  • Dans Superman (1978), le barrage Hoover s'écroule lors du tremblement de terre résultant de l'explosion atomique dans la faille de San Andreas, génèrée par Lex Luthor.
  • Dans Transformers (2007), le barrage Hoover est le théâtre d'une scène de bataille épique entre les Américains et le robot ennemi Megatron.
  • Le Barrage Hoover, un épisode docufiction de la série Les Sept Merveilles du Monde Industriel de la BBC (2003).
Jeux vidéo
  • Dans Half-Life et Opposing Force, GTA : San Andreas et Goldeneye au service du mal, il y a une construction qui rappelle le barrage Hoover.
  • Dans "Coup de foudre et conséquences" avec Salma Hayek et Matthew Perry, le barrage hoover est le cadre de la scène de retrouvailles finale.

Bibliographie

  • Andrew Dunar et Dennis McBride, Building Hoover Dam : An Oral History of the Great Depression, University of Nevada Press, 2001.
  • Joseph E. Stevens, Hoover Dam : An American Adventure, University of Oklahoma Press, Norman, 1988. ISBN 0806121157
  • Marion V. Allen, Hoover Dam and Boulder City, Redding, CA : author, 1983.
  • Joseph E. Stevens, Hoover Dam, an American Adventure, University of Oklahoma Press, Norman (États-Unis), 1988.
  • Barbara Vilander, Hoover Dam, University of Arizona Press, 1999, ISBN 0816516944.

Références

  1. Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, Paris, Ellipses, 2003, page 174
  2. InfraStructures [lire en ligne]
  3. Noël, le 4 juillet (fête nationale aux États-Unis), le jour de la fête du Travail
  4. Structuræ [lire en ligne]
  5. Las Vegas, la pécheresse assoiffée

Liens externes

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