Énergie renouvelable

Une énergie renouvelable est une énergie renouvelée ou régénérée naturellement à l'échelle d'une vie humaine. Les énergies renouvelables sont issues de phénomènes naturels, réguliers ou constants, génèrés par les astres.



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Énergie renouvelable - Utilisation durable des ressources naturelles

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Définitions :

  • Energies provenant des éléments terre, eau, air, feu et du soleil. Elles comprennent l'énergie hydraulique, l'énergie éolienne, l'énergie solaire, l'énergie produite par les vagues et les courants marins, la géothermie, (autrement dit l'énergie tirée de la chaleur issue du magma... (source : entreprises.edf)
  • Une énergie renouvelable est une source d'énergie qui se renouvelle assez rapidement pour être reconnue comme inépuisable à l... (source : insee)
  • Energie tirée d'une source renouvelable de manière permanente : biomasse, électricité hydraulique, énergie éolienne, solaire, géothermique, etc. (source : laviepublique)

Une énergie renouvelable (appelée aussi énergie verte) est une énergie renouvelée ou régénérée naturellement à l'échelle d'une vie humaine. Les énergies renouvelables sont issues de phénomènes naturels, réguliers ou constants, génèrés par les astres. Elles proviennent :

Le bois, l'énergie solaire, l'hydroélectricité et l'éolien sont issus de l'énergie solaire. Seules la géothermie et l'énergie marémotrice échappent à cette règle.

Le pétrole, le gaz naturel et le charbon ne sont pas des énergies renouvelables : il a fallu des millions d'années pour que la vie sur Terre forme les stocks d'énergie fossile qu'on consomme aujourd'hui. De même, l'énergie nucléaire issue de la fission des atomes d'uranium, ne peut pas être reconnue comme une énergie renouvelable, l'extraction de l'uranium étant limitée.

Le caractère renouvelable d'une énergie dépend de la vitesse à laquelle la source se régénère, mais également de la vitesse à laquelle elle est consommée. Ainsi, le bois est-il une énergie renouvelable tant qu'on abat moins d'arbres qu'il n'en pousse, et que la forêt continue à jouer ses fonctions écologiques vitales. Le comportement des consommateurs d'énergie est par conséquent un facteur à prendre en compte dans cette définition.

Le Soleil, principale origine des énergies renouvelables.

Histoire

Charrue ancienne au travail, Les Particulièrement Riches Heures du duc de Berry, XVeme siècle.

L'essor de chaque civilisation s'est fait par la maîtrise des énergies. Initialement l'énergie solaire captée par la maîtrise de la production agricole, lors de la révolution néolithique. Les sociétés ont ensuite exploité cette énergie de diverses autres façons.

Travail humain et travail animal

Le travail humain est la première source d'énergie des activités de base (chasser, construire une habitation). Il fut utilisé de manière massive avec l'esclavage. Le travail des chevaux, des animaux de trait ont facilité les activités de production, mais également le commerce ou les guerres. Ces énergies reposent sur l'élevage, et si ce dernier se fait sans épuisement d'autres ressources, le travail animal a été la première source d'énergie renouvelable des sociétés humaines.

Énergie éolienne

Voiles à corne sur ce bateau respectant les traditions hollandais.

L'exploitation de la force propulsive du vent est ancienne, et utilisée dès l'Antiquité pour se déplacer sur l'eau avec des bateaux à voile, comme en témoigne la Barque solaire de Khéops.

Elle a été exploitée ensuite avec moulins à vent équipés de pales en forme de voile, comme ceux qu'on peut voir aux Pays-Bas ou encore ceux mentionnés dans Don Quichotte. Ces moulins permettaient de pomper l'eau ou d'actionner des meules pour moudre le grain. Actuellement, on retrouve ce dispositif dans des éoliennes de pompage. Plus petites et possédant plus de pales qu'un moulin respectant les traditions, elles tournent plus rapidement. On peut en trouver surtout dans les grandes plaines des États-Unis.

Énergie hydraulique

Moulin à eau
Moulin à grain industriel, désaffecté, à Nogent-sur-Seine (début du XXe siècle)

De nombreuses civilisations se sont servies de la force de l'eau, qui représentait une des sources d'énergie principales avant l'ère de l'électricité. Un exemple connu est celui des moulins à eau, positionnés le long des rivières. Actuellement, quoique de nombreux sites aient été idéalement équipés, cela ne suffit plus à compenser l'augmentation vertigineuse de la consommation. Actuellement l'énergie hydraulique est utilisée au niveau des barrages et sert essentiellement à la production d'électricité.

En 1961, l'hydraulique - par conséquent le renouvelable - représentait 51% de la production d'électricité en France (source : Livret d'accueil EDF, 1962).

Énergie géothermique

Les Grecs et les Romains de l'antiquité connaissaient déjà l'usage de l'énergie géothermique, comme en témoignent les villes d'eau, Aquæ Sextiæ, du Consul Sextius (Aix-en-Provence, Aix-les-Bains, Aix-la-Chapelle, ... ) [réf.  souhaitée], mais également les puits provençaux qu'ils construisaient pour climatiser leurs habitations. À Chaudes-Aigues, de l'eau jaillissant à 81° sert à chauffer à peu de frais quelques bâtiments.

Énergie des végétaux
Icône de détail Article détaillé : Biomasse (énergie) .

Il s'agit d'énergie solaire stockée sous forme organique grâce à la photosynthèse. Cette énergie est exploitée par combustion. Cette énergie est reconnue comme renouvelable si on admet que les quantités brûlées n'excèdent pas les quantités produites. On peut citer surtout le bois et les biocarburants.

Énergie solaire

Modules photovoltaïques
Icône de détail Article détaillé : Énergie solaire.

Énergie solaire passive

L'énergie solaire passive a depuis longtemps été utilisée comme source d'énergie dans l'architecture. Les technologies ont récemment évolué, donnant la possibilité la réalisation de maisons solaires passives complètement optimisées d'un point de vue thermique. Les performances peuvent plus ou moins s'approcher de l'autonomie énergétique selon l'investissement. Certains projets, comme à Gennevilliers, visent à construire des immeubles de bureaux produisant plus d'électricité qu'ils n'en consomment.

Énergie de l'eau

Icône de détail Article détaillé : Énergie hydraulique.

Énergie éolienne

Icône de détail Article détaillé : Énergie éolienne.
Une éolienne moderne dans un paysage rural

L'énergie éolienne est l'énergie du vent et plus particulièrement, l'énergie tirée du vent au moyen d'un système aérogénérateur ad hoc comme une éolienne ou un moulin à vent.

Elle est parfois utilisée de deux manières : de manière directe et indirecte.

Énergie interne de la Terre

Centrale géothermique de Nesjavellir en Islande
Icône de détail Article détaillé : Énergie géothermique.

Le principe consiste à extraire l'énergie géothermique contenue dans le sol pour l'utiliser sous forme de chauffage ou pour la transformer en électricité. La plus grande partie de la chaleur de la Terre est produite par la radioactivité naturelle des roches qui forment la croûte terrestre : c'est l'énergie nucléaire produite par la désintégration de l'uranium, du thorium et du potassium.

Comparé à d'autres énergies renouvelables, la géothermie présente l'avantage de ne pas dépendre des conditions atmosphériques (soleil, pluie, vent). Les gisements géothermiques ont une durée de vie de plusieurs dizaines d'années.

Cas spécifique de l'hydrogène

Icône de détail Article détaillé : Économie hydrogène.

L'hydrogène n'est pas une source d'énergie, mais un vecteur d'énergie. Ce paragraphe sur l'hydrogène n'a par conséquent habituellement pas sa place dans cet article. Il est tout de même intéressant d'en parler ici, car il pourrait à l'avenir remplacer les vecteurs d'énergie produits à partir du pétrole (essence, kérosène, diesel, etc. ).

Vecteur énergétique : réservoir d'énergie, servant à stocker cette énergie (et si envisageable de la transporter) pour une utilisation future.

De nombreuses recherches sont aujourd'hui faites pour développer la pile à combustible, qui sert à créer de l'énergie électrique à partir d'énergie chimique stockée dans des composés chimiques, dont l'hydrogène. Par contre, cela ne résout pas le problème des approvisionnement, puisque la fabrication de cet hydrogène requiert par construction précisément tout autant d'énergie qu'elle va en dégager.

Icône de détail Article détaillé : pile à combustible.

Dans le cadre du présent article sur les énergies renouvelables, il faut préciser que la production d'hydrogène nécessite de l'énergie. Par exemple : énergie électrique pour électrolyser l'eau en hydrogène et oxygène.

Si l'énergie électrique est apportée par des centrales à combustibles fossiles, nucléaire ou non renouvelables, la pile à combustible n'est pas une énergie renouvelable.

En revanche, si la production d'électricité est renouvelable (hydroélectricité, photo voltaïque, ... ), la pile à combustible apporte une énergie renouvelable, le gisement solaire et le cycle de l'eau étant renouvelables. L'hydrogène est un vecteur de transport et de stockage d'énergie.

Plusieurs projets sont à l'étude concernant le stockage d'énergie sous forme d'hydrogène. Un exemple de projet de ce type est le Projet Pure (dans les îles Shetland), ou des éoliennes sont associées à un électrolyseur pour produire de l'hydrogène en continue et de manière complètement propre.

Énergies non renouvelables

Icône de détail Article détaillé : Énergie non-renouvelable.

Les principales sources d'énergies non-renouvelables sont les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel... ) ou nucléaires (uranium, plutonium) et sont issus de gisements qui finiront par se tarir à plus ou moins longue échéance. L'échéance dépend essentiellement du rythme de consommation, et aussi des progrès techniques et scientifiques.

Cependant, selon les experts de l'industrie nucléaire, une utilisation optimale des résidus de l'industrie nucléaire permettrait de réutiliser les combustibles usagés, de diminuer les déchets ultimes, et de multiplier la ressource en uranium par un facteur 50 à peu près. La faisabilité industrielle d'une telle multiplication des ressources nucléaires a été démontrée par le réacteur français Phénix, qui n'a pas été toujours poursuivie industriellement en France car les ressources d'uranium étant plus grandes que prévues nous laissent toujours un siècle. Au Japon, Russie, USA et Corée du Sud cette mise au point industrielle fait l'objet de recherches intenses sur la fermeture du cycle, avec les réacteurs nucléaires de génération IV dont la mission supplémentaire vise la combustion totale de l'uranium et thorium.

En outre, si on parvient un jour à maîtriser la fusion nucléaire pour la production d'énergie, il s'agira d'une énergie éternelle, de durée comparable à celle du Soleil car les «combustibles» (les isotopes de l'hydrogène) sont présents en quantité infinie, à l'échelle humaine, dans l'eau des océans. Si on réussissait à fusionner des isotopes stables, comme par exemple Hydrogène ordinaire et Lithium7 naturel, (ce qui est pour le moment hors de notre portée), la «propreté» de ces hypothétiques réacteurs de fusion nucléaire serait idéale : aucun déchet radioactif ne serait produit. Pour l'instant, on vise à moyen et long terme, (ITER), la maitrise industrielle de réactions de fusion moins complexes, qui malheureusement libèrent des neutrons rapides lesquels, en se liant aux noyaux d'atomes de structure du réacteur, les rendent faiblement radioactifs, (bien moins que la fission).

Avantages escomptés

Les énergies renouvelables associent des avantages sur le plan environnemental, social, économique, mais aussi géopolitiques.

Avantages sur le plan environnemental

  • L'énergie renouvelable n'a d'autre gisement que sa source principale, le Soleil qui en a toujours pour 5 milliards d'années : ainsi le vent, la biomasse sont sans gisement par conséquent éternels pour nous. Elles ont plutôt des limites d'exploitation (puissance aléatoire, faible densité d'énergie, grandes surfaces de collection) affectant leur rentabilité économique (uniquement dans le cadre étroit d'une mise en compétition avec des sources respectant les traditions) mais dès qu'elles sont stockables (bois, biomasse) elles deviennent de vraies sources fiables[2].
  • Leur impact en gaz à effet de serre est de principe nul (cycle du CO2 végétal) à condition que leur exploitation de masse ne laisse pas échapper de faibles quantités de sous-produits comme le méthane qui est 28 fois plus opaques aux radiations infrarouges que le CO2.
  • Les déchets produits par un dispositif de production d'énergie renouvelable sont principalement des déchets de démantèlement des installations de production en fin de vie. Les centrales thermiques à charbon déposent en plus les cendres de ce dernier - un problème pour se défaire de 100 000 tonnes par an et grosse tranche, celles au gaz en tout autant que toute installation industrielle en fin de vie. Le nucléaire, aussi mais en exploitation courante ne génère que des déchets de particulièrement faible volume (53 tonnes/an en France contre 3 à 4 millions de tonnes de cendres en Allemagne) particulièrement radioactifs, ce qui a conduit cette dernière industrie à les isoler et protéger bien avant l'ensemble des autres industries. Leur enfouissement profond a été étudié pour garantir à long terme qu'ils ne retourneront à la biosphère qu'une fois «éteints».
  • De façon «cachée», certaines énergies renouvelables émettent cependant des gaz à effet de serre, surtout lors de la production des systèmes d'exploitation énergétiques (panneaux solaires, éoliennes, etc). Ces émissions sont particulièrement inférieures à celles des énergies fossiles, à condition de ne pas avoir à compenser provisoirement le manque d'énergie renouvelable non-stockable (soleil, vent) par des énergies carbonées (par exemple pour alimenter un réseau électrique). [3].

Avantages sur le plan social

  • Les impacts en cas d'accident grave sont plus aisément maîtrisables que ceux de l'industrie électronucléaire ou pétrolière, à l'exception notable des barrages hydroélectriques : les accidents liés à l'hydroélectrique ont fait plus de morts que ceux liés à l'électronucléaire selon Jancovici. Cependant, les chiffres concernant les catastrophes nucléaires sont victimes d'écarts énormes selon leur source, qui plus est il faudra des dizaines voir des centaines d'années pour connaître exactement les conséquences de tels accidents.
  • Les ressources exploitées sont locales, donnant la possibilité ainsi un développement local des territoires : cohésion du territoire, pays en développement, emplois non délocalisables.
  • Les déchets sont peu dangereux.

Avantages sur le plan économique

  • Il y a une valeur carbone pour ce type d'énergie.
  • Le démantèlement des dispositifs de production d'énergie renouvelable est facile, rapide et peu coûteux.
  • Les déchets sont peu coûteux.

Avantages en terme géopolitique et de sécurité

Les énergies renouvelables peuvent contribuer à la paix en diminuant la dépendance au pétrole, et en perfectionnant l'indépendance énergétique, les énergies renouvelables sont une source de sécurité dans les domaines économiques, sociaux et environnementaux, en particulier quand une gamme de sources complémentaires d'énergie est exploitée (par exemple l'éolien fonctionne mieux lorsqu'il n'y a pas de soleil et le solaire produit fréquemment plus lorsqu'il n'y a pas de vent).

Selon une étude[4] récente (2007) commandée par le ministère de l'environnement allemand, comparativement aux grandes centrales énergétiques thermiques (dont nucléaire) et hydroélectrique qui centralisent la production énergétique, les énergies propres, sûres, renouvelables lorsqu'elle s sont décentralisées présentent de nombreux intérêts en termes de sécurité énergétique, intérieure, militaire et civile, en matière de risque terroriste, de même que pour la sécurité climatique, le développement, les investissements et les marchés financiers.

Contraintes et limites

Aujourd'hui, on assimile fréquemment le terme d'énergie renouvelable à celui d'énergie propre. Au sens strict, la définition est différente : une énergie propre ne produit pas de polluant, ou bien elle produit des polluants qui disparaissent rapidement. Donc, une énergie renouvelable n'est pas obligatoirement propre, et vice versa. On peut citer le cas de la biomasse. L'énergie issue de la combustion de la biomasse est propre à condition que la consommation ne soit pas excessive et permette à la flore de réabsorber tout le dioxyde de carbone dégagé.

Les énergies renouvelables suffiront-elles à limiter le réchauffement climatique ?

Quand on ne tient pas compte du potentiel de réduction des émissions de GES que comportent les modes actuels, (fréquemment peu efficaces), de production et d'utilisation de l'énergie, les énergies propres et renouvelables sont quelquefois présentées comme une solution au problème du réchauffement climatique. En réalité, il faut considérer 2 aspects complémentaires des politiques de maitrise de l'énergie : les économies d'énergie d'une part, et les énergies renouvelables d'autre part, ceci de manière à diminuer la consommation absolue (et non relative) d'énergies fossiles. Sauf pour la géothermie, la production d'énergie d'origine renouvelable ne met pas en œuvre de chaleur à haute température (ou à température plus élevée que l'ambiante). Elle est fréquemment limitée par son rendement, son stockage, la superficie ou les infrastructures nécessaires. Corrélativement, les rejets de chaleur "fatale" de cette production dans l'environnement, sont faibles ou nuls.

Selon le scénario énergétique sur les potentiels respectifs, en économies d'énergie et en énergies renouvelables, des experts de Greenpeace pour 2030, l'éolien et le solaire représenteraient à eux deux à peu près 3% de la production d'énergie mondiale. [5]

Exprimé autrement, le développement des énergies renouvelables est indispensable mais, selon Jean-Marc Jancovici [6], ne suffira pas à éviter une importante diminution des consommations d'énergie : malgré les renouvelables, des changements de nos modes de vie lui semblent nécessaires[7].

Les sources académiques sur le sujet ont montré qu'un scénario énergétique entièrement renouvelable servant à garantir la qualité de vie des pays développés à la totalité de la population mondiale était techniquement faisables avec les meilleurs techniques disponibles aujourd'hui en matière d'efficacité énergétique [8]. Cependant ces études ne se sont intéressées qu'aux aspects environnementaux, industriels et techniques et n'abordent pas les questions de responsabilités financières et politiques liés à un tel changement.

Conditions géographiques

La production d'énergie renouvelable, reposant sur l'exploitation de phénomènes naturels, requiert certaines conditions géographiques, comme par exemple la présence d'un vent suffisamment puissant pour permettre l'utilisation d'éoliennes. Certains pays ou certaines régions peuvent donc être défavorisés.

Une difficulté inhérente aux énergies renouvelables est leur nature diffuse et leur irrégularité (à l'exception de l'énergie géothermique, qui n'est cependant accessible que à l'endroit où la croûte terrestre est mince, comme les sources chaudes et les geysers). Puisque les sources d'énergie renouvelable fournissent une énergie d'une intensité assez faible répartie sur de grandes surfaces, de nouveaux genres de «centrales» sont nécessaires pour les convertir en sources utilisables. Pour mieux comprendre la «faible intensité sur de grandes surfaces», il convient de noter que pour produire 1 000 kWh d'électricité par an (consommation annuelle par habitant dans les pays occidentaux), le propriétaire d'une habitation en Europe nuageuse doit installer 8m² de panneaux solaires (en supposant une efficacité énergétique moyenne de 12, 5%).

Intégration éco-paysagère

Éoliennes dans la campagne allemande

Un développement significatif des énergies renouvelables aura des effets sur le paysages et le milieu, avec des différences sensibles d'impact écologique ou paysager selon l'installation concernée et selon que le milieu est déjà artificialisé ou que l'aménagement projeté vise un espace toujours (assez) sauvage. Les impacts paysagers et visuel sont pour partie subjectifs.

La construction des grandes installations (type centrale solaire) a toujours un impact sur le paysage. On cite fréquemment les grandes éoliennes, et plus rarement les toitures solaires. C'est pourquoi des efforts sont faits pour tenter d'intégrer ces installations dans le paysage (peindre les éoliennes en vert dans leur partie basse et en bleu pâle dans leur partie supérieure par exemple). Une production décentralisée peut aussi diminuer le besoin de pylones et lignes à haute tension. Les réseaux moyenne tension peuvent être enterrés..

Risques pour la faune

La construction d'un barrage hydroélectrique a des conséquences lourdes : inondation de vallées entières, modification profonde de l'écodispositif local. Qui plus est , les barrages hydroélectriques bloquent la migration des poissons, ce qui représente un problème pour les fleuves du nord-ouest de l'Amérique du Nord, où les populations de saumons ont été réduites de manière importante.

On a aussi accusé les éoliennes de représenter un danger pour les oiseaux (quoiqu'une éolienne tue 0 à 3 oiseaux par an tandis qu'un kilomètre de ligne à haute tension en tue plusieurs dizaines par an, il y en a 100 000 km en France). En réalité, il semblerait que le plus gros risque soit pour les chauves-souris, dont on retrouve régulièrement des cadavres sur les sites éoliens, y compris des espèces protégées. Pour le moment, les causes de ces collisions avec les éoliennes ne sont pas toujours bien identifiées. Certains ont pensé que les mouvements de pales interféraient avec les ultrasons, mais cette hypothèse n'a pas toujours été vérifiée.

Stockage et distribution

Un des grands problèmes avec l'énergie, c'est le transport dans le temps ou l'espace. C'est spécifiquement vrai avec les énergies renouvelables qui dépendent du climat et fluctuent beaucoup dans le temps.

L'énergie solaire et ses dérivés (vent, chute d'eau, etc. ) n'est pas disponible à la demande, il est par conséquent indispensable de compenser, en disposant d'un stockage suffisant, auprès du consommateur, du producteur, ou à travers un réseau d'échange (comparable à l'ancien réseau de distribution).

Des exemples d'une utilisation directe d'énergie renouvelable sont les fours solaires, les pompes à chaleur géothermiques, et les moulins à vent mécaniques. Des exemples d'une utilisation indirecte, passant par d'autres formes d'énergie, sont la production d'électricité par des éoliennes ou des cellules photovoltaïques, ou la production de carburants tels que l'éthanol issu de la biomasse (Voir biocarburant).

L'utilisation de l'énergie renouvelable, qui peut fréquemment être produite «sur place», diminue les appels aux dispositifs de distribution de l'électricité. Un ménage moyen disposant d'un dispositif solaire photovoltaïque avec du stockage d'énergie, et de panneaux solaires de la bonne taille, n'a besoin de recourir à des sources d'électricité extérieures que quelques heures par semaine. Généralementisant cet exemple, les partisans de l'énergie renouvelable pensent que les dispositifs de distribution d'électricité (lignes THT, transformateurs, ... ) devraient être moindres et plus faciles à maîtriser.

Dans les pays fortement industrialisés, la majorité des consommateurs et producteurs d'énergie sont reliés à un réseau électrique qui peut assurer des échanges d'un bout à l'autre d'un pays ou entre pays. Un réseau fortement interconnecté à échelle continentale permettrait, à condition d'être convenablement dimensionné et administré, de diminuer les aléas de production et de consommation, grâce à la multiplication des sources de production disponibles et au recouvrement de plages horaires d'utilisation différentes. Le problème de l'intermittence du vent deviendrait ainsi moins critique (voir Débat sur l'énergie éolienne). La diversification des sources pourrait aussi autoriser des complémentarités intéressantes.

Contraintes économiques et organisationnelles

  • La mise en œuvre concrète doit se plier aux contraintes des marchés. La logique des fonds de placement n'est pas forcément une logique d'investissement.
  • Les agents économiques concernés sont dispersés. Il faut les rassembler et imaginer des conditions d'organisation adaptées : contrats de filière, contrats territoriaux, … Tout reste à faire pour la définition des filières industrielles.

Rentabilité économique

La mise en œuvre d'une filière d'énergie renouvelable nécessite de faire un bilan économique. La mise en place des permis d'émission de gaz à effet de serre (voir bourse du carbone) rend ces filières rentables.

Les rentabilités économiques escomptées sont particulièrement fortes : on attend des taux de 12 % ce qui est exceptionnel.

Cependant, on ne sait pas précisément quelles seront les rentabilités comparées suivant les procédés techniques employés. Les filières industrielles n'ont pas toujours été mises en œuvre à grande échelle. Il faut imaginer des filières intégrées. On commence à avoir des retours d'expérience, mais il peut toujours survenir des difficultés inattendues.

Situation actuelle

Aujourd'hui, les énergies renouvelables représentent 13, 5 % de la consommation totale d'énergie comptabilisée dans le monde et 18 % de la production mondiale d'électricité [9]. La biomasse et les déchets assurent la majeure partie de cette production (10, 6%). [9]

La production électrique renouvelable provient essentiellement de l'hydraulique (90 %). Le reste est particulièrement marginal : biomasse 5, 5%, géothermie 1, 5%, éolien 0, 5% et le solaire 0, 05%.

Les pompes à chaleur géothermiques se développent aussi de manière importante. Elles sont quelquefois reconnues comme des sources d'énergie renouvelable (une partie de l'énergie qu'elles fournissent provient de la Terre, du soleil et du vent) ou des dispositifs efficaces de production de chaleur (elles assurent une production d'énergie thermique supérieure à l'énergie électrique consommée), mais elles ne sont pas forcément reconnues comme des énergies vertes à cause de la grande quantité d'électricité qu'elles consomment.

Situation de la France et de ses partenaires européens

Le développement des énergies renouvelables est un des éléments importants de la politique énergétique de l'Union Européenne. Le livre blanc de 1997 fixe l'objectif de 12 % d'énergie renouvelable pour l'Union en 2010. Par la suite, des directives sont venues préciser cet objectif :

  • La directive électricité renouvelable (2001) fixe l'objectif indicatif de 21 % d'électricité renouvelable dans la consommation brute de l'Union en 2010 (l'objectif assigné à la France est aussi de 21 %)
  • La directive biocarburant (2003) donne des objectifs indicatifs de 5, 75 % de substitution par les biocarburants pour 2010
  • La Commission étudie aujourd'hui la possibilité d'une directive chaleur renouvelable

Les différents pays de l'Union ont par conséquent mis en place des politiques plus ou moins volontaristes en matière d'énergies renouvelables en associant des mesures économiques, légales et sociales.

Le Danemark était le leader de l'électricité éolienne et reste le pays qui produit les niveaux les plus élevés d'électricité à partir du vent. Mais l'Allemagne a commencé à accroître sérieusement sa capacité éolienne au milieu des années 1990 avec l'application des subventions et des prêts bon marché, et a désormais plus d'un tiers de toute la capacité de production éolienne du monde.

Sur l'utilité mais également les limites de l'énergie éolienne, un expert analyse[10] que «les champions de l'éolien que sont l'Allemagne et le Danemark ont obtenu, respectivement, 0, 1% et 1, 3% de leur énergie totale par ce moyen en 1999 (source IEA). Au Danemark, qui a certainement l'un des plus forts taux d'énergie éolienne au monde, la consommation d'énergie a augmenté, sur la décennie 1990, de ... 1, 3% par an en moyenne (source IEA). Dix ans d'efforts dans l'éolien ont tout juste servi à "absorber" une année de hausse de la consommation d'énergie, et pour cela, il a fallu en mettre des machines !»

L'Espagne a commencé récemment la production d'énergie éolienne, mais dès 2002 a rattrapé les États-Unis pour devenir le pays avec le deuxième niveau le plus élevé pour la capacité installée d'énergie éolienne.

L'Autriche, la Grèce et l'Allemagne sont en tête dans le domaine de la production de chaleur solaire. L'Espagne devrait bientôt connaître un boum grâce à l'élargissement à la totalité de son territoire de l'Ordonnance Solaire de Barcelone (obligation d'installer un chauffe-eau solaire sur toute nouvelle construction d'habitation collective ou lors de rénovations). Les succès de ces pays sont en partie basés sur leurs avantages géographiques, quoiqu'il vaille la peine de noter que l'Allemagne n'a pas de spécifiquement bonnes ressources en soleil ou en vent (bien plus mauvaises par exemple que l'Angleterre, où les politiques ont eu nettement moins de succès). D'autres facteurs ont ainsi joué un rôle important dans son engagement dans le développement des énergies renouvelables.

La France produit 6% de son énergie à partir de sources renouvelables, 4 % provenant de la biomasse (principalement bois énergie) et 2 % de l'hydraulique. L'éolien, par contre, est toujours particulièrement peu développé malgré des taux de croissance annuels voisins de 100 %. De même la France compte parmi les mauvais élèves européens en matière de surface solaire installée par habitant. Cependant des dispositifs d'aides devraient pouvoir perfectionner la situation :

  • Pour le particulier, des aides de 50 % du coût du matériel sont proposées pour l'installation d'appareil utilisant les énergies renouvelables (chauffe-eau solaire, chauffage bois, …) par le dispositif du crédit d'impôt. Qui plus est , la majorité des Conseils régionaux, mais aussi quelques conseils généraux et municipalités offrent des subventions.
  • Pour soutenir la production d'électricité d'origine renouvelable, c'est le principe du tarif d'achat qui a été retenu : chaque kWh électrique renouvelable est acquis à un prix fixé à l'avance et sur une durée déterminée. Ce dispositif assure aux investisseurs une visibilité indispensable pour l'émergence de nouvelles technologies. La révision à la hausse de ces tarifs le 10 juillet 2006 rend les professionnels optimistes sur le développement de l'électricité renouvelable, surtout du photovoltaïque.

En France, on impute habituellement le retard pris dans le développement des énergies renouvelables (comme l'éolien ou le solaire photovoltaïque) à l'accent mis sur l'énergie nucléaire et l'hydraulique, mais il ne faut pas négliger les freins sociaux : toujours actuellement, les programmes immobiliers individuels ou collectifs, privés ou publics, ne laissent qu'une place particulièrement marginale aux dispositifs de captation de l'énergie solaire (ce qui oriente le parc immobilier pour les prochaines décennies).

L'intérêt des spécifiques connaît une croissance forte en 2008. Selon une enquête ADEME ADEME en octobre 2008, il est estimé que 97% des Français sont séduits par les énergies renouvelables et 30% d'entre eux sont déjà passés à l'acte ou envisagent de le faire. Cet intérêt se matérialise par des élans d'entraide, d'union des forces et de partage des informations entre les particuliers désireux de devenir des producteurs indépendants. Pour ce faire, le media internet est particulièrement approprié et les portails collaboratifs, forums et blogs sont fréquentés avec assiduité.

Énergies renouvelables en Europe

Part de l'énergie renouvelable dans la consommation d'énergie de chaque pays (ceci au moins pour 2005)

1985 1990 1994 2003 2004 2005
Union Européenne 5, 61 5, 1 5, 5 6, 0 7, 3 8, 5
Allemagne 2, 1 2, 1 1, 8 3, 4 3, 5 5, 8
Autriche 24, 2 22, 8 23, 7 20, 3 23, 4 23, 3
Belgique 1, 0 1, 0 0, 8 1, 9 2, 0 2, 2
Chypre 1, 5 1, 6
Danemark 4, 5 6, 3 6, 5 13, 3 15, 6 17
Espagne 8, 8 6, 7 6, 5 7, 0 6, 9 8, 7
Estonie 9, 5 11, 3
Finlande 18, 3 16, 7 18, 3 21, 2 27, 7 28, 5
France 7, 2 6, 3 8, 0 6, 4 6, 7 10, 3
Grèce 8, 8 7, 1 7, 2 5, 1 5, 2 6, 9
Hongrie 3, 4 3, 7 4, 3
Irlande 1, 8 1, 7 1, 6 1, 7 1, 7
Italie 5, 6 4, 6 5, 5 5, 9 6, 1 5, 2
Lettonie 33, 4 44, 8 34, 9
Lituanie  ?  ? 15
Luxembourg 1, 3 1, 2 1, 3 1, 4 1, 3
Malte 0, 0 0, 0
Pays-Bas 1, 4 1, 4 1, 4 2, 5 2, 6 2, 4
Pologne 5, 4 5, 9 7, 2
Portugal 25, 1 17, 5 16, 6 17, 0 18, 2 20, 5
République Tchèque 2, 8 3, 6 6, 1
Royaume-Uni 0, 5 0, 5 0, 7 1, 4 1, 4 1, 3
Slovaquie 3, 3 3, 5 6, 7
Slovénie 10, 5 12, 0 16
Suède 24, 4 24, 9 24, 0 26, 3 31, 2 39, 8
Roumanie 9, 9  ? 17, 8
Bulgarie 4, 9  ? 9, 4
Islande 72, 8  ?  ?
Norvège 47, 3  ?  ?
Turquie 12, 6  ?

Sources :

  • Europa. eu et Agence européenne pour l'Environnement, Copyright EEA, Copenhagen, (2006)
  • Pour 2004, les données sont issues du BMU (Bundesministerium für Umwelt, le Ministère de l'Environnement Allemand). Elles ne concernent que l'Union Européenne des 25.
  • 2005 : Commission européenne, in Les Echos, 18-19 janvier 2008, page 21.

Électricité renouvelable dans le monde

Classement des pays dans la production d'énergie renouvelable électrique en 2000 (ce classement illustre la quantité d'énergie produite, pas la part d'énergie renouvelable dans la consommation nationale)  :

Hydroélectrique Géothermique Éolien Solaire
1. Canada Canada États-Unis États-Unis Allemagne Allemagne Japon Japon

2.

États-Unis États-Unis Philippines Philippines États-Unis États-Unis Allemagne Allemagne

3.

Brésil Brésil Italie Italie Espagne Espagne États-Unis États-Unis

4.

République populaire de Chine Chine Mexique Mexique Danemark Danemark Inde Inde

5.

Russie Russie Indonésie Indonésie Inde Inde Australie Australie

En 2007, les énergies renouvelables représentaient 9, 6 % du total de la production d'énergie primaire aux États-Unis, le nucléaire 11, 7 %[11].

Organisations professionnelles et Associations

Un projet d'Agence Mondiale pour les Energies Renouvelables (IRENA) fait l'objet d'une réunion préparatoire 26 Janvier 2009 à Bonn (conférence pour la fondation de l'Agence). Début janvier 2009, 80 Etats avaient déjà annoncé leur présence[12].

En France

En Allemagne

En Suisse

Références

  1. L'eau, source d'énergie du futur
  2. Ressources renouvelables forestières : l'exemple du Canada
  3. Existe-t-il des énergies sans CO2 ?
  4. Étude intitulée «Importance des énergies renouvelables pour la politique sécuritaire», rendue en novembre 2007, réalisée par le cabinet de consultant Adelphi Consult et l'Institut de Wuppertal pour le climat, l'environnement et l'énergie (télécharger l'étude)
  5. (source Science&Vie - Mars 2008)
  6. http ://www. manicore. com/ Jean-Marc Jancovici
  7. Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, Le plein s'il vous plaît ! - La solution au problème de l'énergie, (ISBN 978-2020857925) .
  8. Bent Sorensen, Renewable Energy 3rd Edition, Elsevier Science & Technology Books
  9. ab Key World Energy Statistics 2005 Edition, © ŒCD/IEA
  10. Les énergies renouvelables, c'est juste de l'éolien ?
  11. (en) [pdf] Primary energy overview, Ernergy Information Administration. Consulté le 22-11-2008
  12. Conférence pour la création de l'Agence Mondiale sur les Energies Renouvelables (Bulletin information ADIT du 21 01 2009)

Voir aussi

Énergies renouvelables

Développement durable et changement climatique

Valorisation économique

Liens externes

Bibliographie

  • (fr) Sven Geitmann, Energies renouvelables & Carburants alternatifs, Hydrogeit Verlag, août 2007 (ISBN 3937863060)
  • (fr) Jacques Vernier, les énergies renouvelables, Presses universitaires de france, Paris, 2005 (ISBN 2130544495)
    Que sais-je n°3240, 3e édition

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